Deux rapports ont été remis au gouvernement ce lundi sur l’exposition des populations aux ondes électromagnétiques et sur les moyens de concertation existants. L’un deux, qui fournit les conclusions de simulations menées dans certaines zones surexposées, préconise une multiplication par trois le nombre des antennes-relais.
Multiplier le nombre d’antennes-relais par trois, voilà vers quoi pourrait tendre l’initiative du gouvernement pour lutter contre la surexposition des populations aux ondes électromagnétiques. C’est en tout cas ce que préconise l’un des rapports récemment remis à Philippe Martin, le Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie ainsi qu’à Fleur Pellerin, Ministre déléguée en charge des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique. Il s’agit de continuer à offrir un réseau satisfaisant tout en garantissant un niveau d’exposition raisonnable, soit inférieur à 0,6 V/m (volt par mètre), considéré comme le “seuil de protection sanitaire” par les associations.
En 2009, suite à la tenue d’une table ronde sur les enjeux de la radio fréquence et de la téléphone mobile, un comité opérationnel avait été nommé pour étudier la question de façon plus empirique. Accompagnés de nombreuses parties prenantes telles que des associations, des experts ou encore des opérateurs de téléphonie mobile, les chargés de mission ont mené une vaste étude sur la possibilité de réduire l’exposition aux ondes électromagnétiques tout en garantissant aux populations la qualité des réseaux.
Plus particulièrement, l’étude a permis aux experts de faire ressortir des zones plus exposées que la moyenne, appelées PPE pour “Points Plus Exposés”. Des expérimentations de terrain menées dans cinq villes ont alors montré qu’une réduction de l’exposition était possible en multipliant le nombre d’antennes-relais. Pour se faire, leur nombre devrait être au moins multiplié par trois. Cela permettrait de baisser l’exposition tout en conservant une qualité de réseau suffisante. Pensons toutefois que la pose d’antennes-relais suscite régulièrement l’ire des riverains et qu’en cas de nombre d’antennes insuffisante, c’est la couverture réseau des usagers qui en pâtirait, notamment en intérieur – à moins qu’ils n’investissent dans des boîtiers Femtocell souvent décriés.
A noter que dans ces zones, les facteurs de surexposition proviennent pour beaucoup d’autre sources que les antennes-relais telles que les bases de téléphones sans-fil, les émetteurs radio FM, les téléphones portables situés à proximité ou encore les “boîtiers multiservices Wifi” notamment.
Enfin, et il est important de le préciser, ces expériences ont été menées sur des réseaux 2G et 3G. La dernière génération de réseau 4G n’a été intégrée qu’à la dernière étape de l’étude alors même que les conséquences sanitaires induites par l’arrivée du très haut débit font débat.
En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué le caractère potentiellement cancérigène des ondes électromagnétiques. Si l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) n’avait pas conclu à l’existence d’un véritable danger sanitaire en 2009, elle devrait actualiser ses connaissances cette année afin d’émettre un avis sur la question des ondes et de leur danger pour l’homme.
(crédits photo : Jacques Demarthon/AFP)
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