lundi 15 juillet 2013

Editoid : Il faut sauver le soldat Nokia

Le deuxième plus grand fabricant de téléphones mobiles dans le monde (en volume) est en danger. En effet, Nokia pourrait être vendu à la ferraille à des concurrents ou des partenaires, tels que Lenovo, Huawei et Microsoft. Les solutions sont de moins en moins nombreuses pour ce géant de la téléphonie, étant donné que deux de ses quatre pôles d'activité sont menacés. 

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Lumia VS Windows Phone

Nokia est devenu le numéro 1 des fabricants de smartphones sous Windows Phone, néanmoins Windows Phone est loin d'avoir atteint le succès escompté. La part de marché de Windows Phone 8, la dernière version de Windows Phone, reste aujourd'hui inférieure à celle de Windows Phone 7. L'écosystème Windows Phone est également fragilisé par l'omniprésence de Nokia. En effet, de nombreux constructeurs s'inquiètent du succès de la gamme “Lumia” au détriment de Windows Phone. Le CEO de Huawei n'a pas hésité à déclarer que Windows Phone était “faible” sur le marché du smartphone.

La stratégie “Asha” ne paye pas

Nokia s'est lancé dans la course de ce que j'appelle le pseudo-smartphone pour les pays en développement. La gamme Asha (en Inde) est en train de perdre face aux concurrents Android bon marché. Si l'on s'intéresse au marché indien, la part de marché de Symbian OS (Nokia), qui alimente ses “smartphones” bas de gamme était de 17,4% fin 2012. Depuis, Android a conquis presque toutes les nouvelles ventes de smartphones en Inde.

Le problème des “feature phones”

Nokia vend encore des tonnes de feature phones (les téléphones portables non-smartphones), mais les marges sur ces derniers sont minces. Nokia peut vendre des téléphones à 20 dollars, mais Nokia ne peut pas faire plus de 5 dollars de marge sur ce type de produit.

Nokia Siemens Network

Siemens a annoncé lundi la cession de sa part de 50% dans sa coentreprise Nokia Siemens Networks (NSN) à son partenaire finlandais Nokia pour 1,7 milliard d'euros. L'acquisition récente de la moitié de Nokia Siemens Network (NSN), un équipementier dédié aux télécommunications, est l'une des lueurs (potentielles) d'espoir pour Nokia. Néanmoins ce rachat est également un gros risque pour Nokia, elle a vidé une partie de la trésorerie de l'entreprise et alourdi les dettes à moyen terme.

Continuer, changer ou abandonner ?

Les options de Nokia sont simples : continuer à vendre son smartphone, devenir une société indépendante en diversifiant ses activités ou… abandonner ? Sauf si les consommateurs se trouvent (miraculeusement) attirés massivement par Windows Phone, la stratégie de Nokia d'amener les gens dans les marchés émergents à acheter des téléphones Nokia à bas prix et ensuite de  monter en gamme, progressivement, jusqu'à ce qu'ils soient sur ​​un smartphone Windows Phone, n'a tout simplement pas de sens. Surtout parce que l'ensemble des gammes Nokia, du bas au haut de gamme, fonctionnent sur différents systèmes d'exploitation. Il n'y a quasiment pas de lien entre chaque gamme, à l'exception de la marque Nokia.

Quelque chose doit changer

Il est difficile de croire que la coopération Microsoft-Nokia se poursuivra… sans changer drastiquement de nombreux points. Surtout que Nokia doit absolument augmenter ses ventes et arrêter l'hémorragie.

Nokia doit commencer à travailler comme une société indépendante en soutenant plus de systèmes d'exploitation et de catégories de produits. Cette stratégie nécessite une transition coûteuse et compliquée.

Dans tous les cas, tout le monde doit comprendre que les vieux jours de l'empire Nokia sont révolus.

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