Le fait est que la date de disponibilité s’approchant, les opérateurs commencent à nous en montrer un peu plus. L’occasion parfaite pour faire un dossier complet sur la 4G reprenant les principales informations connues. Ainsi, à travers les différentes rubriques de ce dossier, nous allons revenir sur ce qui se cache derrière le terme de 4G puis nous nous intéresseront aux différents programmes de déploiement des opérateurs avant d’en venir aux usages que vont apporter ce surcroit de débit.
Sommaire
- La 4G, qu’est-ce que c’est ?
- Les programmes de déploiement des opérateurs :
- Elle est diffusée comment cette 4G ?
- Le problème des antennes relais :
- Quels usages avec la 4G ?
- Conclusion
La 4G, qu’est-ce que c’est ?
La 4G est la quatrième génération de réseau mobile. Elle est la norme succédant à la 3G que l’on commence à bien connaître. Attardons-nous un peu sur cette dernière pour comprendre ensuite la 4G :
La 3G a été décliné en différentes sous catégories au gré des évolutions sur les antennes et sur les normes de diffusion :
- Ainsi, la première version de 3G UMTS (Universal Mobile Telecommunications System) a des débits théoriques compris entre 384 Kbps à 2 Mbps
- Est arrivé quelques années plus tard la 3G+ aussi nommée HSDPA (High-Speed Downlink Packet Access) ou encore la 3.5G permettant de quadrupler les débits théoriques par rapport à la 3G pour atteindre de 8 à 10 Mbps
- Enfin depuis 2 ans est arrivé la H+ ou HSPA ou bien 3.75G avec des débits théoriques pouvant atteindre 42 mbps soit une multiplication par 4 par rapport à la norme précédente
Mais tout cela n’est rien comparé à la promesse de la 4G qui promet des débits jusqu’à 150 mbps. On entend ici le terme 4G au sens de 4G LTE (Long Term Evolution) et de LTE Advanced. Ces normes ont été choisie par l’Arcep pour être les normes officielles de 4G compte tenu du saut technologique qu’elles procurent par rapport aux différentes itérations de 3G et de la nécessité d’une couverture radio et d’antennes dédiées.
Avec ces normes, on multiplie par 3 le débit comparé à la meilleure technologie de 3G qui est encore peu présente sur le territoire. Pour faire simple, suivant les opérateurs historiques (encore trop peu d’informations pour Free sur ce sujet), à peu près 50% de la population peut recevoir la H+.
On se rend donc un peu mieux compte du différentiel entre 3G et 4G mais c’est encore un peu flou en terme d’usage. Il est plus parlant de partir de ce qu’on fait sur son téléphone pour voir les différences. C’est toute l’idée du tableau ci-dessous qui va permettre d’y voir plus clair sur les différences entre les normes.
Pour résumer, la 4G c’est la dernière norme des standards de téléphonie mobile permettant des débits jusqu’à 50 fois plus important que la première norme 3G et jusqu’à 3 fois plus important que la dernière itération, la H+.
Les photos suivantes présentent quelques tests de débits pour vous rendre compte de ce que ça peut donner. Les tests ont été réalisé avec des tablettes Galaxy Tab 8.9 de Samsung sur le réseau 4G test de Bouygues Telecom à Lyon.
Il existe un désaccord assez important autour du terme de 4G :
Ainsi, les Etats-Unis définissent la 4G plus largement que chez nous. Certaines évolutions comme la 3G+ et la H+ ont été considéré là-bas comme de la 4G par certains opérateurs.
C’est aussi le cas du Wimax. Pour faire simple, il faut imaginer le Wimax comme un wifi dont la portée peut aller jusqu’à 50 km. Les Etats-Unis, en retard pendant longtemps sur la 3G (on se souvient que l’iPhone n’était que 2G à sa sortie en 2007), se sont reportés sur cette norme du Wimax pour proposer des débits plus importants. Les deux technologies (3G et Wimax) s’étant développées de manière conjointe là-bas, pour des raisons commerciales, on a labelisé le terme Wimax sous l'appellation 4G.
En France, le Wimax existe mais n’est que très peu exploité. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette situation. Premièrement, de nombreux fabricants se sont retiré du marché tel Alcatel Lucent ou Intel. D’autre part, même si des licences nationales et régionales ont été proposé par l’Arcep, l’utilisation commerciale est restée rare. Les groupes Free et Bolloré détiennent tous deux des licences Wimax mais le premier n’en fait pas usage commercial tandis que l’offre du second reste quasiment confidentiel. Il existe aussi des offres locales Wimax dans certaines régions mais principalement en zone rurale ou l’ADSL n’est pas présent ou pas assez rapide. Des offres Dual-Play existent même dans l’Yonne, la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or.
Les programmes de déploiement des opérateurs :
6 mois après l’attribution des fréquences et seulement 3 mois après les annonces de déploiement, voilà que les différents opérateurs ont commencé à en dévoiler un peu plus sur la 4G avec des données plus concrètes.
Alors que l’attribution des combinaisons de fréquence a été longue, fastidieuse et même remise à plus tard pendant un temps (on y reviendra plus tard dans ce dossier), la 4G est à présent bel et bien lancé. Petit tour d’horizon des 4 opérateurs :
Orange :
- A l’heure où nous parlons, une seule ville a un réseau 4G de déployé à Marseille. Là-bas 120 antennes sur les 200 que comporte la ville diffuse de la 4G. Toute la ville sera couverte d’ici la fin de l’année ainsi que Lyon et Nantes. En complément de ce déploiement, 95% de la population dans la ville est éligible à la H+.
2 500 testeurs (salariés d’Orange, entreprises, particuliers) vont être équipé d’appareils 4G pour découvrir la 4G et préparer la sortie commerciale.
Si vous êtes sur Marseille et client d’Orange, vous pouvez devenir pilote 4G et faire partie de ces 2 500 testeurs : les Clients Orange grand public peuvent se rendre sur le site www.treshautdebit.orange.fr pour s'inscrire (dès le 2 juillet) tandis que les entreprises doivent s’adresser à leur commercial Orange référent.
- D’ici la mi- 2013, ce seront 10 villes en France qui seront couverte par la 4G.
- A la mi-2014, 50% de la population recevra des ondes 4G.
Bouygues Telecom :
- Le déploiement est bien avancé sur Lyon où 300 testeurs vont mener les tests grandeur nature pour tester le débit générer par plus d’une centaine d’antennes réparties un peu partout dans la ville
- Bouygues couvrira toutes les grandes agglomérations de France grâce à 5 000 sites répartis sur le territoire
SFR :
Une zone de test a été mis en place à Lyon tout comme à Montpellier courant 2012 mais c’est tout ce que l’on sait pour le moment, l’opérateur n’ayant pas communiqué récemment au contraire des deux autres.
Free :
Pour Free, c’est encore plus flou mais on imagine qu’il faudra un peu plus de temps à cet opérateur pour se concentrer sur la 4G. La priorité, c’est d’abord d’avoir son propre réseau parce que c’est quand même mieux que d’utiliser celui des autres. C’est aussi une des conditions d’attribution de la licence par l’Arcep.
Elle est diffusée comment cette 4G ?
L’Arcep (Autorité de régulation des Telecoms) a lancé des appels d’offres pour l’attribution des bandes de fréquence décidées pour être celles de la 4G. Il y a les bandes de fréquences autour de 800 MHz et celles autour de 2600 Ghz. Lancées en juin 2011 après de nombreuses interrogations entre L’Arcep, l’Etat, le ministre du numérique, ce n’est que fin 2011 que les plages de fréquences ont pu être définitivement actées.
Nous allons nous intéresser par bande de fréquence à ce que chaque opérateur a obtenu en étudiant rapidement ce que cela implique.
Les bandes de fréquences autour des 800 Mhz :
C’étaient selon de nombreux spécialistes des réseaux les fréquences les plus intéressantes car elles permettent de couvrir l’ensemble du territoire en déployant un nombre restreint d’antennes car les ondes parcourent une distance plus longue sans se dégrader. Elles ont été libérées notamment à la suite de l’arrêt de la télévision analogique et en partie par la cession des fréquences militaires destinées à faire fonctionner le système FELIN (Fantassin à Equipements et Liaisons Intégrés).
Source : wikipédia, Arcep
A noter que Free ne s’est pas procuré de fréquence dans cette plage pour se concentrer sur celle des 2,6 Ghz. L’opérateur tout fraîchement arrivé pourra tout de même utiliser le réseau 4G sur cette fréquence d’un autre opérateur puisque les opérateurs s’étant porté acquéreur de ces plages ont l’obligation de signer un accord de licence (sous le même principe que celui liant Orange à Free pour la 2G et la 3G). Free a un droit d’itinérance sur le réseau de SFR (qui a 2 lots contre 1 pour Bouygues et Orange) mais pourra tout autant choisir de s’accorder avec un autre opérateur. Connaissant les relations houleuses entre les opérateurs, on peut toutefois imaginer que l’accord se fasse avec Orange que Free estime plus légitime que les autres.
Ajoutons avant de passer à l’autre bande de fréquence mise en jeu qu’il existe un risque possible d’interférences entre certaines fréquences de la 4G et celles de la TNT à cause de la proximité des ondes entre les deux. A l’origine, il était prévu que l’opérateur se portant acquéreur des plages devrait payer le surcoût lié au brouillage de la TNT chez certaines personnes (pour qui, la télé n’afficherait plus rien). Bouygues Telecom s’en était inquiété auprès du ministre M. Besson, cette règle voulant que ce soit l’opérateur qui paye a été par la suite retiré. Bouygues a donc décidé de se porter acquéreur de la plage de fréquence jugée la plus problématique en étant assuré de ne pas avoir à payer en cas de soucis. Ils ont même payé ce lot moins cher pour tenir compte de ce problème. L’opérateur estimait qu’environ 20% des foyers seraient brouillé par la 4G. Les conclusions d’un rapport de l’Arcep dont s’était procuré Les Echos allait même encore plus loin disant que ce n’était pas une plage de fréquences mais bien toutes les plages mises en vente qui pouvait perturber la TNT. La seule solution envisagée pour palier ce problème étant d’ajouter un module au niveau de l’antenne TNT pour faire le tri entre les fréquences reçues et ne laisser passer que le flux TNT. Un surcoût pour les propriétaires qui ne sera à priori pas compensé puisqu’aucun budget spécifique n’a été prévu.
Les bandes de fréquences autour des 2,6 Ghz :
Les bandes de fréquence des 2,6 GHz sont plus intéressantes pour les villes et les zones densément peuplées. En effet, elles permettent des débits plus importants mais sur des distances qui le sont beaucoup moins. Les débits plus importants permettent à plus de personnes de solliciter le réseau en même temps sans trop de dégradation du service.
Source : wikipédia, Arcep
Tout le monde ici a des plages sur ce créneau. On imagine que durant les premières années de déploiement, ce seront ces plages-là qui seront le plus utilisées pour commencer un maillage des principales agglomérations. C’est d’ailleurs l’option qu’a choisi Orange pour le déploiement à Marseille, aucune information de la part de Bouygues ou de SFR pour les villes qu’ils couvrent actuellement.
A noter qu’il existe une interrogation avec cette bande de fréquence sur la qualité du réseau à l’intérieur des bâtiments. En effet, plus la fréquence est élevée, moins le signal peut passer à travers les murs. Les essais menés actuellement permettront surement de quantifier le problème mais il faudra attendre quelques temps pour cela et on imagine de toute façon que les Opérateurs ne seront pas très prompt à partager l’information.
Les bandes de fréquences autour des 1,8 Ghz :
Un bruit de couloir relayé par Les Echos laisse à croire que d’ici quelques années, de nouvelles bandes de fréquences seront proposées pour construire le réseau 4G.
Ces fréquences sont celles actuellement détenues par les opérateurs pour le réseau 2G. A l’heure ou nous écrivons, ce n’est même pas à l’état de projet et seule une consultation est prévue pour le moment avec un objectif visant à définir les contours de la réallocation des bandes de fréquences.
Free serait très intéressé par ces bandes de fréquences puisqu’il n’en a pas dans la plage des 800 Mhz. Cela lui permettrait de construire un réseau pouvant couvrir de larges zones à moindre coût que s’il devait le faire uniquement dans sa plage des 2,6 Ghz. Certes, ce serait moins intéressant que la bande des 800 Mhz mais cela pourrait lui permettre d’être indépendant puisqu’aucun contrat d’itinérance serait nécessaire.
Cette réallocation serait de toute façon bénéfique aussi pour les autres opérateurs puisque ces bandes étant déjà utilisées par les réseaux 2G, il ne suffirait que de changer quelques éléments du matériel des antennes pour mettre à jour le réseau. Pas besoin de construire de nouvelles antennes. Et comme nous le verrons ci-après, dans certaines zones, l’ajout d’antennes est soit très compliqué soit même tout simplement impossible politiquement.
La mise à jour du réseau ne peut se faire que si un opérateur le décide et que l’Arcep l’accepte. L’Arcep pourrait donc décider au passage de les redécouper pour permettre à Free de s’insérer dedans. Rappelons que l’un des objectifs de cette autorité est de permettre une concurrence qui soit le plus juste possible. Si aucun opérateur ne souhaite le redécoupage, l’Arcep pourra l’imposer mais uniquement à partir de 2016.
La possibilité de cette transformation, son calendrier tout comme ses modalités pourront enfin être influencé par la volonté de Bruxelles de faire bouger les choses plus ou moins vite.
Il est donc encore trop tôt pour dire ce qu’il en sera. Les résultats de la consultation devraient également amener les opérateurs à s’exprimer sur leur volonté de faire passer leurs plages de la 2G à la 4G, ce qui nous offrira certainement une visibilité plus grande sur la possibilité que cela arrive et si oui avec quel calendrier.
Le problème des antennes relais :
Permettre le déploiement de la 4G, c’est autoriser que de nouvelles antennes viennent s’ajouter à celles déjà présentes.
Evacuons tout de suite le problème esthétique lié au fait que les antennes sont le plus souvent posées sur des structures en métal pour des raisons de coût sans se soucier de l’impact visuel sur le paysage. Des solutions existent mais ne sont pas mises en place faute d’une réelle volonté de s’insérer dans le paysage sans le dégrader.
Mais quand on parle des antennes relais, le véritable fond du problème, c’est bien celui du risque potentiel qu’elles représentent pour la santé.
Parlons d’abord de la législation. Celle-ci existe et oblige les antennes à limiter l’exposition du public aux champs électromagnétiques, de 41 à 61V/m pour la téléphonie mobile suivant différents critères dont la distance des habitations.
Néanmoins les principales associations s’opposant aux antennes estiment que ces règles (qui sont les mêmes que celles conseillées par l’OMS et l’Union Européenne) ne sont pas assez restrictives. La France est par ailleurs le pays où les règles sont parmi les moins durs d’Europe, si on enlève certaines zones spécifiques comme Paris qui avec une charte spécifique impose des normes parmi les plus durs du continent.
Le fait est que l’état de la connaissance scientifique ne permet pas de prouver ou d’infirmer les risques potentiels pour la santé des ondes électromagnétiques générées par les antennes de la téléphonie mobile. Les études se contredisent et le recul manque pour faire des comparaisons laissant de côté le passionnel pour se concentrer sur l’essentiel et les données d’observations.
C’est donc le principe de précaution qui prend le dessus limitant d’autant l’innovation de peur qu’elle ne soit contreproductive. C’est de par ce principe que la ville de Paris a décidé de bloquer purement et simplement toute nouvelle installation d’antenne sur des sites appartenant à la ville depuis la fin de l’année dernière, alors même que le trafic mobile ne cesse d’augmenter. C’est ce qui fait dire à Stephane Richard, PDG d’Orange, que le réseau à Paris ne cesse de se dégrader depuis quelques années, le trafic augmentant à réseau égal (voire même un peu moins puisque des démontage d’antennes ont été décidé par la justice). Celui-ci doit donc fournir autant d’informations a plus de monde ce qui dégrade d’autant la qualité. Stephane Richard en appelle d’ailleurs au Maire de Paris pour intervenir et régler définitivement la question puisque pour le moment aucun opérateur ne prévoit de couvrir la capitale en 4G faute d’accord sur l’implantation d’antennes. Il y a néanmoins peu de chance pour que la situation se débloque d’ici aux prochaines élections municipales en 2014 au vu de la composition de la municipalité actuelle. En effet, les écologistes y occupent une place importante et ils sont opposé à l’installation de nouvelles antennes.
Concernant à proprement parler les risques, les données les plus récentes sur le sujet sont celles de l’ASEF (Association Santé Environnement France) qui dans un rapport de la fin 2011 fait état de divers troubles observés par les personnes exposées aux antennes relais.
Pour mener à bien son étude, différents médecins ont soumis des questionnaires à des locataires de HLM dont le toit est composé d’une dizaine d’antennes relais.
Par comparaison entre les résultats obtenus par ces personnes et d’autres non exposées, ils ont pu établir des différences importantes tendant à prouver un effet des antennes sur les personnes.
Ainsi, les personnes exposées souffriraient de différents maux :
- Acouphène : fait d’entendre un bruit de façon constante ou non, comme un bourdonnement d’un côté de l’oreille voire des deux. 43% des personnes interrogées en souffrent chez les personnes interrogées contre 15% des Français
- Troubles du sommeil, 55% des locataires en souffrent contre une moyenne de 3 français sur 10
- Difficulté pour se concentrer pour ⅓ des sondés contre 4% pour l’ensemble de la population
Bien que l’étude ait été menée sur un petit échantillon de personnes (143 individus) avec une concentration très forte d’antennes, les résultats sont cohérents avec deux autres études antérieures menées en 2004 en Pologne par le docteur Bortkiewicz et de l’étude Abdel-Rassoul menée en Egypte en 2007.
On peut toujours s'interroger sur les méthodes de réalisation des études et le degré d’indépendance des personnes les réalisant. Le fait est que depuis la vingtaine d’années que le mobile se développe réellement, personne n’a réussi à quantifier l’impact exact des ondes générées par les antennes sur l’homme et son environnement. Tant que le flou persistera, le statu quo en fera autant. Espérons que cela change vite et qu’on arrive à développer les réseaux de manière intelligente, efficace et raisonnée pour préserver les populations et l’innovation.
Quels usages avec la 4G ? la puissance de l’ADSL partout et tout le temps
Comme nous l’avons vu précédemment, la 4G offre un surplus de puissance par rapport aux technologies précédentes permettant d’atteindre le débit d’une ligne ADSL. Dans certaines configurations, on peut même imaginer de le dépasser assez largement.
Cela veut dire qu’avec la 4G, on peut véritablement transposer tout ce que l’on fait actuellement de chez nous avec un ordinateur relié à une box en situation de mobilité.
En préambule, évoquons le problème de la batterie. Pour le moment, tous les appareils sortis offrant la 4G ont eu tendance à être en dessous au niveau de la performance de la batterie comparé aux appareils équivalent uniquement 3G.
Ces performances amoindries sont certes liées à un manque d’optimisation à la fois hardware (au niveau de la puce réseau) et software (optimisation du code et de la manière dont on sollicite la puce) mais il est certain que la technologie en elle-même consomme plus.
De toute façon, à partir du moment ou un appareil fait tout mieux et plus vite, on a tendance à l’utiliser plus d’où une impression que la batterie tiens moins la charge.
Ce point éclaircie, il est temps de passer aux usages. Voici donc une liste non exhaustive d’usages permis ou faciliter par la 4G.
Ce que vous faites aujourd’hui, en plus rapide et avec une meilleure qualité :
La première chose à noter, c’est d’abord que tout ce que vous faites aujourd’hui sera fait plus rapidement et dans une meilleure qualité.
Consulter un site internet, écouter une radio, regarder une vidéo, télécharger un fichier ou une application, … toutes ces fonctions sont courantes aujourd’hui. Avec la 4G, vous le ferez plus rapidement qu'aujourd'hui. Le chargement des pages se fera quasi instantanément, vous n’aurez plus besoin d’attendre qu’une vidéo HD se charge pour commencer à la regarder, écouter une radio à travers le réseau se fera sans coupure et avec une meilleure qualité de son et le streaming de contenu HD sera possible sans latence. Cela tombe bien vu que tous nos écrans mobiles deviennent HD, ce serait mieux d’y mettre le contenu qui va avec histoire d’utiliser tous les pixels à bon escient.
Sur le même principe, lors d’une démonstration à Marseille, on nous a montré l’application TV d’Orange sur une tablette connectée en 4G. Sur le menu d’accueil de l’application, on pouvait y voir tous les flux des chaines de la TNT diffusés en même temps sur le même écran.
D’un simple coup d’oeil, on pouvait voir les miniatures des programmes en diffusion et ainsi faire le choix de la chaine qu’on voulait regarder sans avoir besoin de zapper d’une chaine à l’autre ou de regarder la liste des programmes en cours pour savoir ce qu’il y a.
Ce n’est pas une fonction révolutionnaire mais cela met en perspective le fait que la 4G apporte une augmentation de débit qui nous permet de gagner du temps et en qualité.
Faire encore plus de choses en même temps et sans dégradation :
Les produits mobiles ont vu apparaitre depuis plusieurs mois maintenant une généralisation des puces avec plusieurs curs à l’intérieur, suivant en cela le mouvement initié dans le monde PC il y a quelques années.
Cela permet de faire plusieurs choses à la fois comme regarder une vidéo tandis qu’on navigue sur Internet, une fonction disponible par exemple sur le Galaxy SIII, chaque coeur prenant en charge la gestion d’une activité. Mais que se passe-t-il si la vidéo que l’on veut regarder n’est pas stockée sur le téléphone mais streamée depuis le réseau ? Dans ce cas-là, puisque les deux activités nécessite le recours au réseau, votre vidéo chargera plus lentement tout comme la page internet. Les 2 activités seront moins rapides car le débit est réparti entre les différentes tâches.
Avec la 4G, ce problème sera beaucoup moins présent puisque les limites de débit de la 4G sont beaucoup plus haute. Il y aura donc plus d’usages simultanés du réseau pour des tâches nécessitant de nombreuses données data. Actuellement, vous pouvez déjà le faire mais les tâches en tâche de fond sont très économes en data ou très longues à réaliser.
Le cloud computing mobile pour être comme au bureau partout ou vous allez
Depuis quelques années, on assiste à une migration des données et des activités du offline vers le online. On fait de plus en plus de choses sur des serveurs et non plus en local.
On travaille sur des documents grâce à une webapp, le document étant stocké sur un serveur. Aujourd’hui, cela est possible sur un ordinateur mais plus compliqué sur un appareil mobile non relié au wifi.
Avec la 4G, vous pourrez le faire sans lag. Cela vous rendra vraiment mobile car il ne sera plus nécessaire d’attendre d’être en wifi pour faire une modification rapide ou télécharger un document rapidement.
Le cloud gaming n’importe où, sur n’importe quel appareil
Avec la 4G, il sera possible de jouer à des jeux de consoles HD directement depuis votre mobile ou votre tablette. C’est déjà possible avec des services comme On Live mais c’est pour le moment limité là-encore au wifi. La vraie plus-value du jeu mobile, c’est bien de ne pas avoir à attendre d’être au bureau ou à la maison pour joueur à vos jeux préférés.
Orange nous a par exemple montré une démo d’un jeu de courses ou un joueur jouait depuis sa livebox et l’autre jouait depuis une tablette reliée en 4G. La qualité de jeu était la même quelque soit le support, la seule différence étant liée aux contrôles (paddle pour le joueur livebox et accéléromètre + bouton virtuels pour la tablette).
Plus besoin de se contenter de jeu SD et offline sur votre tablette ou votre smartphone en situation de mobilité. La 4G vous offrira le streaming et le multijoueur avec une qualité excellente.
La vidéo en HD de mobile à mobile
Avec la 4G, il sera possible de faire des vidéoconférences depuis votre mobile avec une excellente qualité de visio. Plus besoin de demander de répéter car le son s’est coupé à cause d’un débit trop faible. La vidéo sera également plus claire et en HD permettant par exemple de montrer des documents directement à l’écran.
Il sera également possible d’assister à des retransmissions vidéos d’évènements en direct depuis votre mobile avec une qualité de son et de vidéo HD.
Vous pourrez même streamer depuis votre téléphone les évènements auxquels vous assistez. Imaginez que vous êtes à un concert et qu’un ami n’a pas pu venir. Avec la 4G, vous pourrez prendre une vidéo et la lui streamer en direct pour qu’il assiste à l’évènement comme s’il y était.
C'était ce que montrait Orange avec la caméra en photo ci dessous-sous. Celle-ci était relié à une clé 4G et permettait de streamer la vidéo directement sur Internet.
Les tablettes, le porte-étendard de la 4G
Le plus surprenant durant les présentations que l’on a pu avoir chez Orange et chez Bouygues Telecom, c’est le rôle central des tablettes dans leur communication, bien plus présentent que les téléphones 4G.
On peut bien sûr imaginer que c’est par manque de terminaux qu’ils ont utilisé des tablettes (pour les deux opérateurs des galaxy tab 8.9) mais on peut aussi imaginer que cela a été fait en connaissance de cause.
On peut imaginer que la communication autour de la 4G utilisera en priorité les tablettes pour permettre aux clients de comprendre la plus-value du surplus de données disponible. Sfr se concentre pour le moment uniquement sur la couverture réseau en elle-même pour sa communication 4G mais si on regarde la toute dernière publicité Orange mettant en avant la fibre et pour la première la 4G, la tablette y occupe une place centrale. De quoi donner raison à Steve Jobs quand il disait que les tablettes seront dans l’informatique ce que la voiture a a été aux moyens de transports. Et ce n’est pas les annonces récentes de Microsoft et de la future très probable tablette Nexus de Google qui nous diront le contraire.
Voilà juste quelques exemples d’usage possible avec la 4G mais comme quand la 3G était sorti, il est certain qu’on ne fait qu'effleurer les possibilités offertes et qu’on découvrira dans les prochaines années de nombreux usages auxquels on n’avait pas pensé jusque là.
Conclusion
C’est ainsi que s’achève ce dossier sur la 4G.
Comme vous avez pu vous en rendre compte, des zones d’ombres restent encore présentes et notamment toute la partie commerciale : quand, avec quelles offres et quels appareils ?
Les différents opérateurs annoncent que le développement commercial aura lieu durant le premier semestre 2013. Cela leur laissera le temps de commencer à couvrir les plus grandes villes du pays et de proposer une offre qui puisse être intéressante.
Au vu de la tendance du marché qui voit ses prix baisser sous l’effet de l’arrivée de Free, on peut imaginer que les offres se concentreront d’abord sur les forfaits pro et les forfaits les plus chers pour augmenter la marge. La 4G étant très couteuse, on voit mal les opérateurs privilégier les offres Sosh, B&You et Carrés. Ces offres bénéficieront au mieux de la 3G+ ou de la H+ afin de rester compétitifs face à Free. Les MVNO pourront peut être bénéficier d’accords d’itinérance pour qu’ils offrent eux aussi cette possibilité mais il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit très abordable pour les clients.
Ma conviction, c’est qu’au moment du lancement de la 4G, une grande partie de la communication se concentrera d’abord sur l’usage pour les tablettes et les ordinateurs grâce aux clés 4G. Comme nous l’avons dit précédemment, c’est quelque chose qu’on a pu sentir durant les présentations de Bouygues et d’Orange où il n’y avait que très peu de smartphones présents.
Cela sera surement le cas le temps que le réseau couvre une grande partie du territoire, ce qu’on n’attend pas avant 2014.
En attendant, il faudra patienter encore un peu.
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