C’est vrai que ça commence à être assez ennuyant de voir des constructeurs ou opérateurs verrouiller leur androphone de part et d’autre.
Cet article n’a pas vocation à être un coup de gueule mais une réaction à une actualité publiée par Google.
Si je peux me permettre de citer mon expérience personnelle, j’ai eu plusieurs androphones en passant par pratiquement toutes les marques et dans l’ensemble tous appréciés. Cependant je suis un bidouilleur, et de plus en plus de gens font de la personnalisation sur leur téléphone, et quand on voit ce que certains constructeurs font à leur téléphone, c’est assez décevant.
Il ne serait pas plus évident et plus juste de partager les sources du produit à la communauté ? Parce qu’au fond c’est la vocation d’Android : “être open-source”. Lorsque l’on voit certains bidouilleurs batailler pendant plus d’un an pour dégoter la faille miracle, c’est assez désespérant.
Comme Jorodan le disait dans l’un de ses derniers articles : dans l’équipe de passionnés que nous sommes, nous nous basons sur tout ce que peut faire un téléphone, et l’installation de système alternatif est un critère valorisant pour l’appareil en question. Un utilisateur doit avoir le choix de le modifier ou non à souhait s’il en possède l’expérience mais pas à devoir franchir 36 barrières pour arriver à ses fins.
Sincèrement, si je peux encore me permettre une remarque personnelle : j’apprécie beaucoup Motorola et Sony Ericsson, mais le bridage qui est fait me rebute assez. J’en tiendrais compte dans mes futurs tests, puisque ce ou ces mobiles ne me satisferont pas complètement. J’aime avoir la main mise sur mes androphones, c’est un critère de choix avant l’achat.
Le “libre”, Google a choisi cette politique pour son système d’exploitation mobile, et donc si d’autres viennent freiner ce plaisir et cette passion, c’est moins plaisant. Peut-être est-ce pour éviter les retours d’utilisateurs ne savant pas manier ce coté “bidouille” ? Enfin quand on ne sait pas, on ne fait pas, ça ne va pas plus loin.
Néanmoins, tout le monde n’est pas un “bidouilleur” ou “geek”, cette solution ne profiterait pas à tous, mais je pense que l’ouverture apporterait un très bon point au niveau de la politique de vente. C’est justement le sujet que Nick Kralevich, un ingénieur sur la sécurité de l’équipe Android, a exposé hier soir.
Pour rooter un téléphone “Google” vous devez simplement entrer trois mots en ligne de commande “fastboot oem unlock”. Pour le Google Nexus One c’est sans retour, mais pour le Google Nexus S la manipulation peut être inversée. Cette manipulation a pour but d’autoriser au téléphone l’installation du root et d’un recovery alternatif, qui nous permettra de modifier certaines parties du système Android.
Comme Nick le cite, le root est découvert suite à une faille non mise à niveau présente dans le système Android. Il est aussi à noter que le système Android est bien protégé de ce coté là, puisqu’il fonctionne sur un système de permissions, et ces permissions passent obligatoirement par l’installation manuelle d’une application que l’utilisateur doit d’approuver ou non.
Nick Kralevich termine son article en citant que :
Malheureusement, les opérateurs et les fabricants ne fournissent actuellement pas une méthode facile pour débloquer légitimement leurs terminaux, ce qui laissera une tension naturelle entre les deux communautés (sécurité et bidouilleurs). Nous ne pouvons qu’espérer que les opérateurs et les fabricants le reconnaissent, et ne forcent pas les utilisateurs à choisir entre un appareil ouvert ou sécurisé. Il est possible de concevoir des déverrouillages techniques qui protègent l’intégrité du réseau mobile, les droits des fournisseurs de contenu, et les droits des développeurs d’applications, tout en même temps donner le choix aux utilisateurs. Les utilisateurs n’en demandent pas moins.
Cependant, sur le sujet des droits root, nous ne pouvons que nous ranger à l’avis de Nick. Le consommateur est administrateur sur son ordinateur personnel, pourquoi ne le serait-il pas sur son téléphone personnel ?
Cela étant, chez FrAndroid, nous reconnaissons que le problème est souvent bien plus complexe qu’il n’a l’air.
Android est ouvert, oui mais comment est-il ouvert ?
Il l’est de deux façon :
- Toutes les applications ont le même statut et peuvent donc être remplacées par des applications de tierce partie.
- Il est logiciel libre. Son code est accessible à tous et chacun peut en jouir et le modifier.
Si l’on s’entend que la première assertion concerne tout les utilisateurs, la seconde en revanche, ne concerne par la force des choses que les constructeurs, voire les opérateurs. Du moins en théorie. Car comme du temps de Windows Mobile, la mise à disposition publique des outils permettant de générer une image système ont motivé certains à trouver comment installer une version alternative de l’OS sur leur terminal.
S’agit-il d’une manipulation dangereuse ? Non. Il n’est pas réellement possible de briquer un terminal en le flashant. Du moins, pas définitivement. Il y a toujours une porte de sortie («câble magique» pour le Samsung Galaxy S, etc.) mais évidemment aucun constructeur ne souhaite avoir à gêrer ce genre de situation. On peut imaginer sans problème que ces possibilités de briquage concernant une minorité d’utilisateurs peuvent occuper la majorité du temps des techniciens d’un SAV.
Certains constructeurs se débrouillent donc pour que le flashage soit purement et simplement impossible. L’autre solution consisterait à révéler les méthodes de débriquage des SAV.
Ont-ils tort, ont-ils raison ? Nous ne nous prononcerons pas mais le fait est qu’installer une version alternative d’Android ne fait en rien partie de la promesse de départ même si elle est rendue possible par cette dernière.
Si Android est un logiciel libre, c’est donc essentiellement dans le but de se retrouver sur une foultitude de terminaux de marques et de types différents. C’est exactement la même stratégie que Windows Mobile mais en plus … Google quoi …
Quant à la possibilité de remplacer les applications … Autre sujet, autre débat. Cette liberté dont tous les utilisateurs jouissent a un petit défaut aux yeux de certains : les opérateurs et les constructeurs en jouissent aussi.
Et c’est tant mieux. En tout cas, c’est ce qu’on pense chez FrAndroid. La possibilité de personnaliser l’OS plait aux constructeurs et les poussent à adopter Android. Ils peuvent ainsi se distinguer des autres et construire une proposition commerciale unique. Alléluia, on plaide pour ça, pour que le marché se consolide et que chaque acteur y imprime durablement sa marque.
Mais pourquoi diable interdire à l’utilisateur de revenir à la configuration de base ? Heureusement, la plupart des applications remplacées (Home.apk, etc.) sont libres et donc retrouvables facilement mais est-ce vraiment une excuse ?
Et que dire du cas de Orange en France ? C’est désespérant, hein ? Oui mais bon, rappelez-vous AOL, son agonie lente mais douloureuse, ses convulsions cadavériques et ses cris de souffrance. Ces gens-là pensaient le web de la même façon qu’Orange pense les terminaux mobiles.
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