Depuis quelques jours, le procès entre Google et Oracle a ouvert ses portes. Nous vous avions fait un rapide résumé de l'histoire, aujourd'hui a eu lieu un premier rendez-vous entre les deux Larry : Larry Page (Google) et Larry Ellison (Oracle).
Larry Ellison, qui était un grand ami de Steve Jobs, a toujours privilégié un modèle “propriétaire” contrairement à Sun Microsystems, la société créatrice du langage Java (dont l'ancien DG – Jonathan Schwartz – avait même salué l'initiative de Google avec l'ouverture d'Android). Bref, c'est tout l'enjeu de ce procès.
Aux débuts du projet Android, Google avait tenté de se rapprocher de Sun Microsystems pour co-développer le système sous Java. Sun ayant refusé, Google avait donc choisit de développer Android en se basant sur des composants de Java qui étaient à l'époque libres. Comme vous le savez, le rachat de Sun (avec Java dans le lot – en 2010) par Oracle a ensuite entraîné de nombreux changements.
Aujourd'hui, le procès a ouvert ses portes. Oracle souhaite que Google s'acquitte d'une licence pour pouvoir utiliser Java, entre 1 et 6 milliards de dollars. A la barre, Larry Page (en costume gris, on avait l'habitude de le voir en jean et tee-shirt) a donc tablé sa défense sur trois points :
- Breveter un langage informatique n'a pas de sens (Pourquoi ne pourrait-on pas breveter l'alphabet dans ce cas ?)
- Android n'est pas une activité essentielle de Google, Larry Page souhaite donc dédramatiser la situation
- Le langage Java utilisé et modifié était basé sur des composants à l'époque libres de Java
Même si les déclarations de Larry Page donnent froid dans le dos (allez lire les commentaires trollesques sur Mac4Ever), il faut savoir que Google paye chaque année Apple pour que son moteur de recherche et d'autres services (Maps, etc.) soient intégrés dans iOS. Android est donc la plateforme qui permet à Google de placer ses services sans intermédiaire, c'est pour cela que Android est distribué “gratuitement” aux constructeurs. Néanmoins, Android commence à coûter pas mal d'argent à Google, car chaque appareil vendu sous Android rapporte des sous à Microsoft (brevet) et pourrait bientôt en rapporter à Oracle. Si Google perd le procès, cela serait maladroit d'annoncer la mort d'Android, néanmoins cela pourrait coûter cher à Google.
Bref, ce procès est sûrement un des plus emblématiques de la guerre mondiale des brevets que se livrent actuellement les plus grandes entreprises du marché high-tech.
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