Mon dieu ce Nokia N8 … Quel désastre, quelle déception.
J’ai eu l’occasion d’avoir ce Nokia en main, faisons donc un tour rapide de celui-ci : L’habitude veut qu’il se place dans la catégorie “smartphone“. C’est, je pense, une erreur. Nokia a choisi de ne pas faire la course au smartphone comme ses petits copains Motorola et Samsung. Ce n’est pas autant une raison pour ne pas faire des téléphones haut de gamme: voici donc mon point de vue sur le Nokia N8. Il ne s’agit pas d’un téléphone sous Android, mais espérons que vous ne mettrez pas trop en doute notre objectivité.
Commençons par le début.
La boite est vraiment fournie (Écouteurs, holster, USB, HDMI, et même câble USB pour clefs USB), intelligente, fonctionnelle et d’un classicisme extrême. Elle ne cherche pas à imiter les pacquages luxueux des Motorola, Apple, HTC … Disons tant mieux pour la planète. Pour les amoureux du design … bof.
Le design justement. « Les goûts et les couleurs » me direz-vous. Oui. Mais comment justifier ce millimètre d’excroissance pour l’appareil photo, cette forme de suppositoire, son bouton on/off trop petit, son bouton appareil photo trop grand et son aspect vaisseau spatial avec ses B-NIMP (Boutons non identifiés et mal placés) ?
L’écran est petit (quelques millimètre de plus que celui de mon HTC Magic) mais de très bonne qualité et très lisible.
Un point quand même, le Nokia N8 reste un Nokia, solide et équilibré. Ce n’est pas le genre de téléphone à avoir besoin d’une coque ou d’un holster.
L’interface et Symbian^3
Symbian est l’OS principal de Nokia depuis quelques années. Nokia a racheté Symbian puis mis en open-source, puis décidé que l’open-source ne marche de toute façon pas.
Une interface tactile N’EST PAS une interface de téléphone avec le nom des items cliquables. Donc Symbian n’est toujours pas une interface de tactile. CQFD. Symbian est vieillissant, peu adapté aux problématiques d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs sa complexité qui a laissé le champ libre à Android et à Samsung pour faire Bada. A terme, on peut espérer beaucoup de MeeGo (Moblin + Maemo) sur les Nokia mais il faudra encore attendre probablement un a deux ans – si les investissements sont suffisamment importants …
Symbian ne respecte aucune des bonnes pratiques ou habitudes des interfaces tactiles. Trois exemples non respectés parmi tant d’autre :
- Lorsqu’un élément est en premier plan (pop-up, clavier etc.), il est admis qu’un clic à côté de l’élément va cacher celui-ci si possible.
- Un appui long sur un élément affiche plus d’information, des options, etc.
- Lorsqu’il faut “slider” un élément (comme les “bureaux”), il convient que ceux-ci s’animent dès le début de l’action et non après - sinon il n’a aucun moyen de savoir si son action a été prise en compte ou non.
- Très souvent, aucun moyen de revenir en arrière simplement (iOS a un bouton classiquement en haut ou sur le clavier, Android une touche physique, les autres – un clic sur la touche raccrocher/clear suffit généralement).
Il y a dans cette interface un paquet d’erreur d’ergonomie. Certaines se résoudront avec le temps, d’autre non. Quelques petits exemples pour la route :
- Pas de clavier azerty/qwerty en mode portrait
- Dans les contacts, impossible d’avoir accès au composeur téléphonique simplement.
- Mettre un raccourci sur le bureau prend plus de 12 clics ! (contre 2 pour Android).
- Je n’ai rencontré aucune innovation. Aucune intégration des réseaux sociaux.
Peu de bugs de l’interface et elle est particulièrement fluide, par contre certains bugs sont vraiment gênant.
Les applications
Du développement tout d’abord : Il vaudrait mieux que votre application se contente de Qt. Dans ce cas là, le téléchargement de Nokia Qt SDK (700 Mo – Windows seulement) suffira, sinon c’est Symbian SDK (4 Go une fois installé) en C++. Le développent avec QT n’est pas si difficile, mais certaines choses très simples sur d’autres plateformes peuvent devenir très compliquées sur Symbian.
Le développement d’application sous Symbian est, et restera un métier a part entière. C’est dommage, car la complexité du développement fait aussi le nombre d’applications sur l’Ovi store, ainsi que leur prix moyen. L’Ovi store est peu fourni si on le compare aux autres mais l’essentiel est là. Les jeux les plus connus ont été portés (Angry bird ).
Les bons points
Quelques points positifs quand même :
- Le Nokia semble indestructible, même s’il n’est pas encore submersible comme l’est le Motorola Defy.
- L’appareil photo est vraiment bon, même si pour 12 Mpx on peut s’attendre à mieux.
- La présence du port HDMI est un grand plus, d’autant que le câble est fourni ! (dommage que rien ne profite de l’affichage HD du système lorsque branché sur la télé).
- Et surtout … “USB host” (ou “USB on-the-go“) : c’est le fait de pouvoir brancher (grâce à un adaptateur fourni) un appareil USB, comme une souris, un clavier, ou une clef USB. C’est quelque chose que j’attends sur Android depuis un petit bout de temps. Nous avons déjà vu des tablettes (Toshiba Folio 100, Compal Naz 10) capable de le faire mais la fonction devrait être présente globalement sur tout les appareils Android.
Conclusion
Nokia continue de faire des téléphones comme si de rien n’était. Le N8 est donc un bon téléphone, même un très bon téléphone de baroudeur (grâce à son autonomie, son appareil photo et sa solidité) … on se demande juste pourquoi il est tactile et où sont passés les touches du clavier…
Je comprend qu’il puisse plaire, mais personnellement, je n’y ai pas trouvé ce que j’aime sur les smartphones d’aujourd’hui, que ce soit de l’Android, de iOS ou du WebOS…
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