La Google TV fait l’actualité : des points positifs (de nouveaux fabricants, et un – possible – rootage à venir) et négatifs (refus de réseaux télévisuels américains et français).
Le projet Google TV a été initié en collaboration avec trois acteurs majeurs de l’électronique : Intel, Sony et Logitech. Ce projet a été annoncé lors du Google I/O en mai dernier. Le système d’exploitation utilisé est Android, mais les applications n’y seront disponibles qu’au début 2011. À l’heure actuelle, aucun modèle n’est en vente en Europe, contrairement aux Etats-Unis. Logitech y propose la Revue et Sony plusieurs téléviseurs ainsi qu’une box proposant un lecteur Blu-Ray.
Les dernières nouvelles de ce projet sont en demi-teinte.
- Les mauvaises nouvelles
D’une part, on apprend que l’accès à de nombreux sites de chaînes américaines a été bloqué, car ces acteurs voient d’un mauvais œil ce type d’initiative. À cela s’ajoute la nomination d’un nouvelle personne à la tête du projet. Mais c’est du côté de chez Sony que l’on peut se demander ce qu’il se passe. L’entreprise vient en effet de baisser le prix de ses produits de $200 environ pour le Black Friday, et ce jusqu’au 29 Novembre. On retrouve ainsi la télévision 46 pouces à $1200, celle de 40″ à $900… et la box se situe à $300, c’est-à-dire le même prix que la Logitech Revue. Bien qu’il ne s’agisse que d’un offre temporaire, il est très étonnant de la part d’un constructeur (surtout Sony) de baisser, après un mois de commercialisation seulement, ses tarifs dans une telle proportion. Cela soulève alors la question des ventes, que l’on peut supposer mauvaises. Jusqu’alors aucune entreprise (Google, Sony, Logitech…) n’ont communiqué sur des chiffres, étonnant !
À ce titre, Eric Schmidt, le PDG de Google avait été interrogé lors du Web 2.0 Summit (où il avait présenté le Nexus S). Sa position était bien évidemment la confiance. Pour lui les réseaux (ABC, SyFy, Fox, NBC…) qui ont bloqué l’accès à la Google TV ont une mauvaise approche. Il pense qu’elles se disent à l’heure actuelle qu’un énorme flux d’argent va disparaître car elle ne contrôleront plus rien. Mais le PDG n’approuve pas cela, car pour Google nous rentrons dans une nouvelle ère qui va pousser encore plus les gens à regarder la télévision, car Internet y sera intégré.
- Les bonnes nouvelles
D’autre part, la Google TV montre des signes positifs puisque de nouveaux fabricants proposeront très rapidement des produits utilisant ce système. Cela a commencé avec Samsung qui dévoilera sa gamme de téléviseurs dès le mois de Janvier, certainement au cours du CES à Las Vegas. Les bonnes ventes de téléphones Android de la marque ont certainement aidé à cette décision, bien qu’il s’agisse d’un segment du marché très différent. Plus récemment, ce sont Toshiba et Vizio qui devraient, selon TFTS, présenter leurs produits lors du CES. Toshiba possède déjà une expérience sur Android, avec la tablette Folio. Un représentant américain de la marque indique :
“Google est certainement un partenaire clé pour nous sur le plan des PC et sera probablement essentiel pour la télévision également.”
Mais Vizio n’ayant proposé aucun matériel utilisant Android, nous ne savons pas quel pourra en être le résultat. À cela s’ajoute le fait que l’entreprise est moins connue en dehors des États-Unis, ayant été fondée en 2002 (elle a atteint là-bas la première place des ventes en 2007 !). Le CES sera donc riche en présentations, et les smartphones et tablettes devraient y être aussi présentés en nombre.
- Un rootage pour bientôt ?
Aujourd’hui, le site MagicAndroidApps vient de lancer un concours original. La première personne qui réussira à rooter une Google TV (Logitech Revue ou box de Sony) recevra $1000 pour son exploit. Plusieurs conditions devront être remplies : le hack sera réalisé de manière logicielle et l’installation d’applications tierces devra être possible. L’enjeu est de montrer que les hackers peuvent être plus forts que Google et que l’entreprise aurait pu/du sortir des applications plus rapidement. Cela permettra aussi de montrer un visage encore plus ouvert de la part de la plateforme, ce qui ne pourra que lui être bénéfique.
- L’avenir en France
Bien que nous ne connaissions toujours pas la date précise de sortie de la Google TV en Europe (et donc en France), la situation semble se corser. ZdNet rapporte que de nombreux acteurs (TF1, France Télévisions, Arte, Canal+, le groupe M6, Direct 8, TMC, NT1, LCP, BFM, iTélé, Gulli et DirectStar) ont signé une charte sur “les modalités d’affichage des contenus et services en ligne sur les téléviseurs et autres matériels vidéo connectés”. Tout comme leurs homologues américains, les chaînes françaises s’inquiètent de ce que pourrait donner l’association de leurs contenus avec des éléments tiers (widgets, navigateur web…). En lisant le contenu de la charte, les propos sont assez effrayants, surtout quand on connaît la qualité des programmes :
“[... ]le respect de l’intégrité du signal de chacune des chaînes signataires afin que les éditeurs puissent continuer à exercer un contrôle total et exclusif sur les contenus et services affichés en surimpression ou autour de leurs programmes“.
Ils s’opposent à “toute démarche visant tirer profit de leurs programmes ou de leur audience (et notamment des données d’usage) en redirigeant les téléspectateurs vers d’autres contenus et services sans accord préalable de la chaîne concernée”.
“Lors de l’affichage du programme en plein écran ou en écran partiel (« redimensionnement d’image »), les surimpressions, incrustations ou apparitions de services, contenus éditoriaux, publicitaires, raccourcis, sollicitations publicitaires ou d’achats ne peuvent être maitrisés et contrôlés que par le seul éditeur de la chaîne concernée. Ni un choix proposé par un tiers, opérateur, industriel ou fournisseur de service, ni un choix paramétré par le téléspectateur lui-même ne sont acceptés, y compris si ce choix provient d’un autre matériel connecté au téléviseur”.
Devant une telle annonce, il sera très difficile de s’imposer sur le marché français. La seule solution pour Google sera alors de faire de nombreuses concessions, ou bien de partager les revenus générés. Pourtant, les français semblent réellement attendre ce type de nouveauté. Selon une étude de GroupeM, 7,6 millions de foyers pourraient posséder un téléviseur connecté en 2012.
La suite au prochain épisode !
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